Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/174

Cette page n’a pas encore été corrigée

part son idée de la vie tartare, conquérante d’office, & par privilege spécial de la nature & de Dieu. En tout cas, on trouvera de lui des papiers relatifs, qu’on ne sauroit trop-tôt imprimer, non plus qu’une infinité de grandes penses, dont il m’a confié la connoissance, peut-être le soin de les faire valoir à propos.

Encore une fois, je ne réfute pas M. R. pour le réfuter’ & le critiquer, mais sur-tout pour rétablir bien de bons principes qu’il a ignorés ou contredits. Il y a une chose qui embrouille l’histoire générale du genre-humain & cause tous ces faux systêmes qui défigurent l’origine de toutes nos histoires modernes, Grecque, Romaine, Françoise & autres. Nous jugeons de toutes les autres par une de celles-là. Nous nous croyons toujours sortis du limon de la terre ou éclos du gland de la forêt de Dodone, suivant l’impie systême de Diodore, qui ne laisse pas d’avoir une sorte de fondement mal entendu dans l’Histoire sainte, ou réellement nous sommes comme éclos du limon de la terre, mais figurés de la main de Dieu, & surtout animés & vivifiés de son souffle & à son image.

Après la dispersion de Babel, Sem & Cham ou leurs enfans, point ou peu dispersés, fonderent des sociétés & des Empires extrêmement florissans en Asie & en Afrique. Tout cela ne tomba bien dans la barbarie à force de guerres, de mutations & de crimes qu’après la mort de Jésus-Christ à l’arrivée des Musulmans, qui ont détruit les bibliothéques, les monumens, les atteliers, les lettres, les sciences, les arts par principe Ismaelitique & pour sauver l’Alcoran, en détruisant l’Evangile & l’empire d’Isaac ou de J. C. Car Ismaël & Isaac