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Macker.

Comme je ne l’ai pas choisie pour vous, votre approbation me paroît ici peu nécessaire.

G Ô T E R N I T Z.

Il me semble que ceci commence à durer trop pour un badinage. Vous voyez, Monsieur, que le seigneur Macker est inquiété de votre présence ; c’est un effet qu’un cavalier de votre figure peut produire naturellement sur l’époux le plus raisonnable.

Dorante.

Eh bien ! il faut donc le délivrer d’un spectateur incommode, aussi bien ne puis-je supporter le tableau d’une union aussi disproportionnée. Ah ! Monsieur, comment pouvez-vous consentir vous-même, que tant de perfections soient possédées par un homme si peu fait pour les connoître ?

S C E N E V.

MACKER, GOTERNITZ, SOPHIE.

Macker.

Parbleu ! voilà une nation bien extraordinaire, des prisonniers bien incommodes. Le valet me boit mon vin, le maître caresse ma fille. (Sophie fait une mine.) Ils vivent chez moi comme s’ils étoient en pays de conquêtes !