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qui lui avoit servi de Mécene, & répète encore, troisieme soufflet sur la joue de mon patron ; & termine sa phrase en s’écriant, pour celui-là, s’il ne le sent pas, c’est assurément sa faute : ensuite il ajoute, il n’en sent rien. Est-il rien de plus insensé & de plus extravagant que ces sortes de jeux de mots indignes de la plume d’un homme qui veut trancher du philosophe ?

Autre preuve de folie ; M. Hume, prétend J. J. Rousseau, n’a pour amis que ses ennemis ; il nomme Voltaire, d’Alembert, Tronchin & Walpole ; tandis que tout le mal que ces ennemis lui ont fait se réduit à n’avoir pas voulu applaudir à ses rêveries, & que l’un d’eux l’a tourné en ridicule par une mauvaise & sotte plaisanterie.

En voici une autre : Rousseau déclare lui-même qu’il ne peut écrire à M. le général Conway qu’en remplissant sa lettre de phrases obscures, sans cependant en alléguer la raison. C’est un Protée qui veut qu’on le devine.

Dans un autre endroit, il avoue que la tête lui tourne en lisant le billet par lequel M. Hume l’avertit qu’il ne sauroit rester plus long -tems à Londres pour son service, & il ne lent pas que l’Anglois lui fait cette menace pour le déterminer à accepter la pension qu’on vouloit lui faire. Je souhaiterois bien qu’on voulût essayer de me faire tourner la cervelle à ce prix-là ; je croirois bien plutôt que ce seroit le moyen de la remettre dans son assiette, sur-tout si l’excès du chagrin l’avait dérangée.

Je continue de lire, & tourne cinq feuillets où je n’apperçois que continuation de soupçons, suppositions chimériques,