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pas dans cet endroit seul que l’on s’apperçoit -qu’il s’égare ; venons aux autres.

Tout ce qu’il dit concernant le soin que prit M. Hume de son pur mouvement à solliciter pour lui une pension témoin le zéle que cet Anglois mit à cette affaire, ne fait point l’éloge du fond d’un caractere honnête. Il avoit été recommandé à M. Hume déjà instruit de ses disgraces, & mieux encore de sa réputation d’homme de Lettres. Il lui avoit offert de lui procurer un asyle, en espérant toutefois que Rousseau en profiteroit pour faire valoir ses talens. Une brochure de J. J. Rousseau fixé en Angleterre, auroit été un billet de banque, ou une lettre de change payable à vue. La traduction de cet ouvrage étoit d’un prix convenable à un bon traducteur ; & soit que M. Hume ou quelqu’autre à sa dévotion, se fût chargé d’une pareille tâche, le profit en étoit clair & certain. La nouveauté séduit, & la réputation en impose.

Voltaire rimerait Cendrillon, la Belle au bois dormant & les contes des Fées, que la foule des esprits médiocres s’empresseroit à les acquérir ; & le grand débit de ces puérilités enrichiroit également l’Auteur & l’Imprimeur : c’est le cours des choses du monde, c’est un torrent par lequel les plus sages quelquefois se laissent entraîner.

Rousseau seroit -un traité sur la nature des élémens, ou sur l’origine des plantes, & grossiroit un in-quarto par des obscurités éternelles, que l’on voudroit acquérir le volume pour l’accoler aux autres chefs-d’œuvre de l’Auteur.

Voulez-vous, mon cher Collégue en productions superflues ; que je vous parle franchement ; je crois que M. Hume dès