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qu’ils aiment. Au contraire, ils s’écrient, fuyez les éclats qui peuvent vous attirer milles inquiétudes & scandaliser le public. Si vous êtes

innocent, méprisez par le silence les invectives d’un ennemi méprisable par sa méchanceté. Si vous êtes coupable, avouez votre faute, rétractez-vous, reconciliez-vous : toutes ces choses sont possibles ; il n’y a que la façon de le faire qui édifie, & qui fait connoître, qu’errer est d’un mortel, pardonner est divin.*

[*Pope.]

Les Editeurs terminent leur avertissement en assurant que M. Hume, en livrant au public les pieces de son procès, les a autorisés à déclarer qu’il ne reprendra jamais la plume sur ce sujet, & continuent en outrageant son adversaire, de le défier de revenir à la charge : qu’il peut produire des suppositions, des interprétations, des inductions, des déclamations nouvelles : qu’il peut créer & réaliser de nouveaux phantômes, & envelopper tout cela des nuages de sa rhétorique, qu’il ne sera pas contredit. Et ils finissent par avertir le publie que M. Hume abandonne sa cause au jugement des esprits droits & des cœurs honnêtes.

Pensoient-ils, en parlant ainsi, que ces esprits droits, plus ils le seront, plus ils tâcheront de le faire connoître, & que ces cœurs honnêtes qui se trouvent parmi le public, plus ils auront. de probité, plus ils s’empresseront à embrasser & à défendre la cause je ne veux pas dire seulement de l’innocent, mais d’un homme à talens, persécuté pour des singularités qui ne sont point des crimes, si tant est qu’ils ne soient pas les premiers symptômes d’une maladie incurable.