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Ecrits ; la France vous a décrété ; venez donc chez moi. J’admire vos talens ; je m’amuse de vos rêveries qui (soit dit en passant), vous occupent trop & trop long - tans. Il faut à la fin être sage & heureux ; vous avez fait assez parler de vous par des singularités peu convenables à un véritable grand homme : démontrez à vos ennemis que vous pouvez avoir quelquefois le sens commun : cela les fâchera sans vous faire tort.. Mes Etats vous offrent une retraite paisible : je vous veux du bien & je vous en serai, si vous le trouvez bon. Mais si vous vous obstinez à jettes mon secours, attendez-vous que je ne le dirai à personne. Si vous persistez à vous creuser l’esprit pour trouver de nouveaux malheurs., choisissez - les tels que vous voudrez ; je suis Roi, je puis vous en procurer au gré de vos souhaits ; &, ce qui surement ne vous arrivera pas vis-à-vis de vos ennemis, je cesserai de vous persécuter, quand vous cesserez de mettre votre gloire à l’être."

"Votre bon ami FRÉDERIC.”

M. WALPOLE À M. HUME.

Arlington Stréet, le 26 Juillet 1766.

“Je ne peux pas me rappeller avec précision le tans où j’ai écrit la lettre du Roi de Prusse ; mais je vous assure avec la plus grande vérité, que c’étoit plusieurs jours avant votre départ de Paris & avant l’arrivée de Rousseau à Londres ; & je peux vous en donner une sorte preuve ; car,