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difficile de ne pas croire que vous ayez eu vos raisons en commun. Les gens sensés, & les savans qui doivent l’être plus que les hommes ordinaires, ont des principes dont la conduite est toujours la conséquence

Après avoir démontré clairement que l’affaire de M. Hume a éclaté par son propre fait, & celui de ses amis, que conclure ? Pourquoi se plaint-il, pourquoi a-t-on l’air de se plaindre pour lui, d’un aussi fâcheux éclat ? Is fecit.....

Avant de passer à l’examen de l’ouvrage qui en est résulté, convient, ce me semble, d’annoncer sommairement les griefs de M. Rousseau, de dire qu’il a vu, mais trop tard, un foyer de haines sourdes à Geneve,*

[* Il est allez indifférent qu’on place le foyer des haines à Geneve, ou à Paris, pourvu qu’on s’apperçoive que les ennemis de M. Rousseau, quoiqu’éloignés les uns des autres, ont procédé de concert.] s’étendre à Paris, se développer à Londres pour l’entourer de toutes parts, & le perdre sans ressource. Des Editeurs impartiaux devoient énoncer cette idée, la placer à la tête du livre, comme le sujet & la base de la rixe, la laisser combattre à M. Hume, mais la donner telle ou à-peu-près comme un fil propre à conduire les lecteurs. Peu le saisiront : si on le manque, on ne verra dans cette brochure que des accusations plus vives que probantes de la part de M. Rousseau, vaguement repoussées par M. Hume. Je suis bien éloigné de nommer les comploteurs ;*

[*J’avertis très-sincérement que cette épithete, que j’ai emprunté de M. Rousseau, ne porte point sur M. Hume. Je le prouverai plus loin.] M. Rousseau avoue l’impossibilité d’administrer les preuves juridiques du complot. Au défaut des preuves, la