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donner d’abord une teinture aisée, d’où je bannirai tout ce qui lent trop la sécheresse & l’étude, réservant pour un âge plus avancé les difficultés les plus nécessaires de la chronologie & de la sphere. Au reste, m’écartant un peu du plan ordinaire des études, je m’attacherai beaucoup plus à l’histoire moderne qu’à l’ancienne, parce que je la crois beaucoup plus convenable à un officier, & que d’ailleurs je suis convaincu sur l’histoire moderne en général de ce que dit M. l’abbé de…de celle de France en particulier, qu’elle n’abonde pas moins en grands traits que l’histoire ancienne, & qu’il n’a manqué que de meilleurs historiens pour les mettre dans un aussi beau jour.

Je suis d’avis de supprimer à M. de Ste. Marie toutes ces especes d’études, où sans aucun usage solide on fait languir la jeunesse pendant nombre d’années : la rhétorique, la logique & la philosophie scolastique sont à mon sens toutes choses très-superflues pour lui, & que d’ailleurs je serois peu propre à lui enseigner ; seulement quand il en sera tems, je lui serai lire la logique de Port-Royal &, tout au plus, l’art de parler du P. Lamai, mais sans l’amuser d’un côté au détail des tropes & des figures, ni de l’autre aux vaines subtilités de la dialectique ; j’ai dessein seulement de l’exercer à la précision & à la pureté dans le style, à l’ordre & à la méthode dans ses raisonnemens, & à se faire un esprit de justesse qui lui serve à démêler le faux orné, de la vérité simple, toutes les fois que l’occasion s’en présentera.

L’histoire naturelle peut passer aujourd’hui, par la maniere dont elle est traitée, pour la plus intéressante de toutes les