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Pasteurs véridiques, justes, doux, modérés, humains, sobres, continens & prêchans la vertu par leurs mœurs. Il ajoute, il n’est pourtant question dans les consistoires, ni de feu, ni de bûchers ; ni d’Auto-dà-fé : demandez-lui s’il a oublié les scandaleux Auto-dà-fé que nos peres ont eu la patience de souffrir quatre sois l’an dans le consistoire seigneurial du Val-de-Travers, & que le Gouvernement excité enfin par les abus crians, abolit sagement & pour jamais par un arrêt vigoureux du 18 novembre 1758, auquel concoururent deux conseillers d’État du nom de Montmollin, mais qui n’ont point dégénéré, eux, de leurs aïeux dont les noms respectables occupent les premieres places dans nos fastes. C’étoit à la renaissance de tels Auto-dà-fé que M. le Pasteur de Motiers travailloit avec tant de

zele dans sort consistoire, & dont Rousseau devoit- être la premiere victime. Il paroît que M. le Pasteur n’entend pas l’Espagnol ; dites-lui qu’Auto-dà-fé & inspection sur la foi ont plus de rapport qu’il ne le pense.

Sur le récit qu’il sait à sa façon, pages 196 & 197, opposez hardiment le vôtre tiré mot à mot de la relation de M. le Châtelain au Gouvernement, & si les faits sont déguisés, c’est avec l’homme du Prince que l’homme de Dieu peut démêler cette fusée ; mais conseillez-lui de se pourvoir alors de titres plus probans que sa propre déclaration.

Pour toute réponse à la page 195, vous devriez l’inviter à la relire lui-même avec attention ; si cela ne suffit pas, demandez-lui si l’Emile n’étoit pas un écrit public répandu dans tout l’univers, s’il n’étoit pas une action, &c. ? Et