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mal n’est que pour elle & pour eux ; & dites à M. le Pasteur que si des consistoires ont demandé des dire&ions à la Classe, ce n’est que par égarement, puisqu’ils ne doivent en recevoir que du Gouvernement duquel ils dépendent uniquement, comme l’arrêt du 2 avril le leur apprend si bien.

Il est faux, absolument faux que la Classe prit en objet la lettre anonyme, s’écrie vigoureusement M. le Pasteur : pour le coup la négative est formelle & bien nourrie, il ne lui manque qu’un peu d’authenticité. Demandez à l’Auteur ce qu’il entend par prendre en objet ? Vous n’avez pas dit que la Classe prit en objet, mais simplement que la Classe fort sagement pour elle, supprima cette sentence irréguliere sur la lettre anonyme qui lui fut adressée, vraisemblablement par un de ses membres ;*

[*Page 132.] ce qui veut dire que cette lettre produisit l’heureux effet d’empêcher un faux pas, & rien n’est plus vrai. On ne délibéra pas sur son contenu, sans doute, mais fut-elle présentée à l’assemblée ? Etoit-elle connue des ministres opinans ? Fut-elle lue soit tout haut, soit tout bas ? Voilà de quoi il s’agit : vous voyez sur quoi roule la grosse négative de M. le Pasteur. Vous pourriez ajouter que c’est une fatalité que la Classe ait été détournée de sa premiere résolution par cette lettre, sans laquelle le désordre auroit été si grand & les loix fondamentales tellement blessées, que le Souverain aux cris des Corps & de tous les citoyens auroit apporté à ce mal extrême un prompt remede, & qu’on auroit sans doute, saisi cette occasion de rétablir les choses dans leur