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pour me dire que M. Rousseau l’avoir fait chercher, & qu’il s’étoit plaint à lui que la déclaration qu’il m’avoir faite de bouche, avoit été écoutée de ma part assez froidement, & que si je la lui avois demandée par écrit, il me l’auroit surement donnée. Il n’avoit qu’à me la remettre, répondis-je si c’étoit réellement son intention ; je suis prêt à la recevoir & à la produire à la vénérable Classe ; mais, ajoutai-je vous conjure par l’intérêt que vous prenez à M. Rousseau & par celui que vous savez que j’y prends aussi, que son écrit soit clair & positif. M. Guyenet me repliqua que je serois mieux que lui, si je voulois me transporter chez M. Rousseau. Je ne puis pas, lui dis-je, ma santé ne me permet pas de m’exposer par le grand froid, outre que je n’ai rien de nouveau à lui dire. M. le Lieutenant m’apporta un écrit de M. Rousseau, que je lui témoignai n’être pas suffisant. Sur cela il me demanda quelles seroient donc mes idées ? Je les lui exposai de bouche : il me dit qu’il m’apporteroit une

réponse ; ce qu’il fit le lundi matin. La voici :

" Par déférence pour M. de Montmollin mon Pasteur, & par respect pour la vénérable Classe, j’offre, si on l’agrée, de m’engager par un écrit signé de ma main à ne publier de ma vie aucun nouvel ouvrage sur aucune matiere de

religion, même de n’en traiter incidemment dans aucun nouvel ouvrage que je pourrois publier sur tout autre sujet ; & au surplus, je continuerai de montrer par mes sentimens & par ma conduite, tout le prix que je mets au bonheur

d’être uni à l’église. Je supplie Monsieur le Professeur de