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d’honneur pour votre conduite envers moi, & pour la justice que vous m’avez rendue.”

“Recevez, Monsieur, je vous prie, mes salutations & mon respect.”*

[* À propos de cette lettre & de l’envoi de ce livre, une Dame très-sensée me dit un jour sort naturellement. En vérité, Monsieur, de deux choses l’une, ou il faut que M. Rousseau ait perdu la tête, ou qu’il croye que vous l’avez perdue.

Je tombai malade quelque tans après, & j’eus alors occasion de voir chez moi des notables de ma paroisse, qui me parlerent avec affliction & avec amertume de ces Lettres de la Montagne, & des suites fâcheuses qu’elles entraîneroient après elles, disant que l’on s’appercevoit déjà que les méchans & les incrédules s’enhardissoient, & les gens de bien en étoient navrés & troublés. Ils ajouterent même ingénument, que la paroisse étoit attentive à la conduite que je tiendrois à l’occasion de cet ouvrage & de son Auteur. À quoi je répondit briévement que je savois mon devoir.]

J. J. ROUSSEAU.

La compagnie des Pasteurs informée de la maniere dont on avoit envisagé les Lettres de la Montagne dans toute la chrétienté, notamment dans les églises de ce pays, crut ne pouvoir se dispenser de prendre en objet ce livre là de même que la réimpression des ouvrages de M. Rousseau, tant manuscrits que déjà publiés.

Que cherche l’anonyme pour ce crime qu’il fait à la vénérable Classe, d’avoir gardé le silence une couple de mois ? Falloit-il moins de tans à un Corps dispersé dans tout le pays, pour examiner le livre en question, pour en juger avec connoissance, & pour être assuré des effets qu’il produiroit ?