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adultere soit obligé de mentir ; mais l’homme de bien ne veut être ni menteur, ni adultere.

Dans le chapitre*

[*Ch. 12. Disc. 11. p. 104.] où l’auteur avance que dans ses jugemens le public ne prend conseil que de son intérêt, il apporte plusieurs exemples à l’appui de son sentiment, qui ne sont point admis par son censeur. Lorsqu’il dit : “qu’un poète dramatique fasse une bonne tragédie sur un plan déjà connu, c’est, dit-on, un plagiaire méprisable ; mais qu’un général se serve dans une campagne de l’ordre de bataille & des stratagêmes d’un autre général, ri n’en paroît souvent que plus estimable.” L’autre le relevé en disant : vraiment, je le crois bien ! le premier se donne pour l’auteur d’une piece nouvelle, le second ne se donne pour rien, son objet est de battre l’ennemi. S’il faisoit un livre sur les batailles, on ne lui pardonneroit pas plus le plagiat qu’à l’auteur dramatique. Rousseau n’est plus indulgent envers M. Helvétius lorsque celui-ci altere les faits pour autoriser ses principes. Par exemple, lors-que voulant prouver que “dans tous les siecles & dans tous les pays la probité n’est que l’habitude des actions utiles à sa nation, il allégue l’exemple des Lacédémoniens qui per mettoient le vol, & conclut ensuite que le vol, nuisible à tout peuple riche, mais utile à Sparte, y devoit être honoré.”*

[*Chap. 13. p. 136.] Rousseau remarque : que le vol n’étoit permis qu’enfans, & qu’il n’est dit nulle part que les hommes volassent, ce qui est vrai. Et sur le même sujet l’auteur dans ayant dit : “qu’un jeune Lacédémonien plutôt que