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LETTRE VII.

À Paris, le 26 Novembre 1770.

Je ne sais presque plus, Monsieur, comment oser vous écrire, après avoir tardé si long-tems à vous remercier du trésor de plantes séches que vous avez eu la bonne de m’envoyer en dernier lieu. N’ayant pas encore eu le tems de les placer, je ne les ai pas extrêmement examinées, mais je vois à vue de pays qu’elles sont belles & bonnes, je ne doute pas qu’elles ne soient bien dénommées, & que toutes les observations que vous me demandez ne se réduisent à des approbations. Cet envoi me remettra je l’espere, un peu dans le train de la botanique que d’autres soins m’ont fait extrêmement négliger depuis mon arrivée ici ; & le desir de vous témoigner ma bien impuissante mais bien sincere reconnoissance, me fournira peut-titre avec le tems quelque chose à vous envoyer. Quant à présent je me présente tout-à-fait à vide, n’ayant des semences dont vous m’envoyez la note que le seul Doronicum pardulianches que je crois vous avoir déjà donne, & dont je vous envoie mon misérable reste. Si j’eusse été prévenu quand j’allai à Pila l’année derniere, j’aurois pu apporter aisément un litron de semences du Prenanthes purpurea, & il y en a quelques autres comme le Tamus, & la Gentiane persoliée que vous devez trouver aisément autour de vous. Je n’ai pas oublié le Plantago monanthos, mais on n’a pu me le donner au jardin du Roi, où il n’y en avoit qu’on seul pied sans fleur & sans fruit ; j’en ai depuis recouvré