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à qui j’avois compté m’adresser pour cela étant mort dans l’intervalle, & ne connoissant personne dans le pays à qui pouvoir donner ma commission.

Une foulure que je me suis faite à la main droite par une chûte, ne me permettant d’écrire qu’avec beaucoup de peine, me force à finir cette lettre plutôt que je n’aurois desiré. Daignez, Madame la duchesse, agréer avec bonté le zele & le profond respect de votre très-humble & très-obéissant serviteur Herboriste.

LETTRE X.

À Monquin le 21 Décembre 1769.

C’est, Madame la duchesse, avec bien de la honte & du regret que je m’acquitte si tard du petit envoi que j’avois eu l’honneur de vous annoncer, & qui ne valoir assurément pas la peine d’être attendu. Enfin, puisque mieux vaut tard que jamais, je fis partir jeudi dernier pour Lyon une boîte à l’adresse de M. le Chevalier Lambert, contenant les plantes & graines dont je joins ici la note. Je desire extrêmement que le tout vous parvienne en bon état ; mais comme je n’ose espérer que la boîte ne sois pas ouverte en route, & même plusieurs fois, je crains sort que ces herbes fragiles & déjà gâtées par l’humidité, ne vous arrivent absolument détruites ou méconnoissables. Les graines au moins pourroient, Madame la