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pas sans fonction un titre où je mets tant de gloire. Je n’en connois point, je vous proteste, qui me flatte davantage que celle d’être toute ma vie, avec un profond respect, Madame la duchesse, votre très-humble & très-obéissant serviteur Herboriste.

LETTRE VIII.

À Lyon le 2 Juillet 1768.

S’il étoit yen mon pouvoir, Madame la duchesse, de mettre de l’exactitude dans quelque correspondance, ce seroit assurément dans celle dont vous m’honorez ; mais outre l’indolence & le découragement qui me subjuguent chaque jour davantage, les tracas secrets dont on me tourmente absorbent malgré moi le peu d’activité qui me reste, & me voilà maintenant embarqué dans un grand voyage qui seul seroit une terrible affaire pour un paresseux tel que moi, Cependant comme la botanique en est le principal objet, je tâcherai de l’approprier à l’honneur que j’ai de vous appartenir, en vous rendant compte de mes herborisations, au risque de vous ennuyer, Madame de détails triviaux qui n’ont rien de nouveau pour vous. Je pourrois vous en faire d’intéressans sur le jardin de l’Ecole vétérinaire de cette ville, dont les directeurs naturalistes, botanistes, & de plus très-aimables sont en même tems très-communicatifs : mais les richesses exotiques de ce jardin m’accablent,