Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t13.djvu/531

Cette page n’a pas encore été corrigée

LETTRE VII.

Ce 4 Janvier 1768.

Je n’aurois pas tardé si long-tems, Madame la duchesse, à vous faire mes très-humbles remerciemens pour la peine, que vous avez prise d’écrire en ma faveur à Mylord Maréchal & à M. Granville, si je n’avois été détenu près de trois mois dans la chambre d’un ami qui est tombé malade chez moi, & dont je n’ai pas quitté le chevet durant tout ce tems, sans pouvoir donner un moment à nul autre soin. Enfin la Providence a béni mon zele ; je l’ai guéri presque malgré lui. Il est parti hier bien rétabli, & le premier moment que son départ me laisse est employé, Madame, à remplir auprès de vous un devoir que je mets au nombre de mes plus grands plaisirs.

Je n’ai reçu aucune nouvelle de Mylord Maréchal, & ne pouvant lui écrire directement d’ici, j’ai profité de l’occasion de l’ami qui vient de partir, pour lui faire passer une lettre ; puisse-t-elle le trouver dans cet état de santé & de bonheur que les plus tendres vœux de mon cœur demandent au Ciel pour lui tous les jours ! J’ai reçu de mon excellent voisin M. Granville, une lettre qui m’a tout réjoui le cœur. Je compte de lui écrire dans peu de jours.

Permettrez-vous, Madame la duchesse, que je prenne la liberté de disputer avec vous sur la plante sans nom que vous aviez envoyée a M. Granville, & dont je vous ai renvoyé un exemplaire avec les plantes de Suisse pour vous supplier de