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tous ici, tels qu’elle les a laissés ; & je cherche si peu à me les approprier à mon profit, que je proteste hautement que je n’en veux plus en aucune façon, & je ne m’en mêlerai que pour les rendre sous quittance à ceux qui me les demanderont de sa part, après toutefois que j’aurai été payée en entier ; faute de quoi je ne manquerai point de les faire vendre à l’enchere publique sous son nom & à ses frais, & l’on connoîtra par les sommes qu’elle en retirera le véritable prix de toutes ces belles choses. Pour le collier, les boucles & les manches, ils sont depuis très-long-tems entre les mains de M. Berthier, qui est prêt à les restituer en recevant son dû, comme j’en ai donné avis plus d’une fois à Madame de Sourgel.

Je crois, Monsieur que si je mettois en ligne de compte les menus frais que j’ai fait pour toute cette famille, les intérêts de mon argent, les embarras, la difficulté de faire mes affaires de si loin, les ports de lettres dont la somme n’est pas petite, la reconnoissance que je dois à M. Berthier qui a bien voulu prendre en main mes intérêts, & par-dessus tout cela les mauvais pas où je me trouve engagée par le retard du payement, il y a sort apparence que le prix des meubles seroit assez bien payé ; mais ces détails de minutie sont, je vous assure, au-dessous de moi ; & puis il est juste qu’il m’en coûte quelque chose pour le plaisir que j’ai eu d’obliger.

À l’égard des présens, il seroit à souhaiter pour Madame de Sourgel qu’elle m’en eût offert de beaux ; car n’étant pas accoutumée d’en recevoir de gens que je ne connois point, & principalement de ceux qui ont besoin des miens &