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de Dieu, rangez les choses de sorte que je ne meure pas de désespoir. J’approuve tout, je me soumets à tout, excepté ce seul article, auquel je me sens hors d’état de consentir, dussé-je être la proie du plus misérable sort. Ah ! ma chere maman, n’êtes-vous donc plus ma chere maman ? ai-je vécu quelques mois de trop.

Vous savez qu’il y a un cas où j’accepterois la chose dans toute la joie de mon cœur ; mais ce cas est unique. Vous m’entendez.

LETTRE V. À LA MÊME.

Charmettes, 18 Mars 1739.

MÀ TRÈS-CHERE MAMAN,

J’a reçu, comme je le devois, le billet que vous m’écrivîtes dimanche dernier, & j’ai convenu sincérement avec moi-même que, puisque vous trouviez que j’avois tort, il falloit que je l’eusse effectivement ; ainsi, sans chercher à chicaner, j’ai fait mes excuses de bon cœur à mon frere, & je vous fais de même ici les miennes très-humbles. Je vous assure aussi que j’ai résolu de tourner toujours du bon côté les corrections que vous jugerez à propos de me faire, sur quelque ton qu’il vous plaise de les tourner.

Vous m’avez fait dire qu’à l’occasion de vos Pâques vous