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Voici un mois passé de mon arrivée à Montpellier, sans avoir pu recevoir aucune nouvelle de votre part, quoique j’aye écrit plusieurs fois & par différentes voies. Vous pouvez croire que je ne suis pas fort tranquille, & que ma situation n’est pas des plus gracieuses ; je vous proteste cependant, Madame, avec la plus parfaite sincérité, que ma plus grande inquiétude vient de la crainte, qu’il ne vous soit arrivé quelque accident. Je vous écris cet ordinaire-ci, par trois différentes voies, savoir, par Mrs. Vépres, M. Micoud, & en droiture ; il est impossible qu’une de ces trois lettres ne vous parvienne ; ainsi, j’en attends a réponse dans trois semaines au plus tard ; passé ce tems-là, si je n’ai point de nouvelles, je serai contraint de partir dans le dernier désordre, & de me rendre à Chambéry comme je pourrai. Ce soir la poste doit arriver, & il se peut qu’il y aura quelque lettre pour moi ; peut-être n’avez-vous pas fait mettre les vôtres à la poste les jours qu’il falloit ; car j’aurois réponse depuis quinze jours, si les lettres avoient fait chemin dans leur tems. Vos lettres doivent passer par Lyon pour venir ici ; ainsi c’est les mercredi & samedi de bon matin qu’elles doivent être mises à la poste ; je vous avoir donné précédemment l’adresse de ma pension : il vaudroit peut-être mieux les adresser en droiture où je suis logé, parce que je suis sûr de les y recevoir exactement. C’est chez M. Barcellon, huissier de la bourse, en rue basse, proche du Palais. J’ai l’honneur d’être avec un profond respect.

P. S. Si vous avez quelque chose à m’envoyer par la voie des marchands de Lyon, & que vous écriviez, par exemple,