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Mon cœur par les respects noblement accordés
Reconnoîtroit des dons qu’il n’a pas possédés :
Mais faudra-t-il qu’ici mon humble obéissance
De ces fiers campagnards nourrisse l’arrogance ?
Quoi ! de vils parchemins, par saveur obtenus,
Leur donneront le droit de vivre sans vertus,
Et malgré mes efforts, sans mes respects serviles,
Mon zele & mes talens resteront inutiles ?
Ah ! de mes tristes jours voyons plutôt la sin,
Que de jamais subir tua si lâche destin.


Ces discours insensés troubloient ainsi mon ame ;
Je les tenois alors, aujourd’hui je les blâme :
De plus sages leçons ont formé mon esprit ;
Mais de bien des malheurs ma raison est le fruit.


Tu sais, cher Parisot, quelle main généreuse
Vint tarir de mes maux la source malheureuse ;
Tu le sais, & tes yeux ont été les témoins,
Si mon cœur fait sentir ce qu’il doit à ses soins.
Mais mon zele enflammé peut-il jamais prétendre
De payer les bienfaits de cette mere tendre ?
Si par les sentimens on y peut aspirer,
Ah ! du moins par les miens j’ai droit de l’espérer.


Je puis compter pour peu ses bontés secourables,
Je lui dois d’autres biens, des biens plus estimables,
Les biens de la raison, les sentimens du cœur ;
Même, par les talons, quelques droits à l’honneur,