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en seroient ôtés, il n’y paroîtroit gueres, & que les choses n’en iroient pas plus mal...Toujours, dit-il loin, la multitude sera sacrifiée au petit nombre, & l’intérêt public à l’intérêt particulier : toujours ces noms spécieux de justice & de subordination serviront d’instrument à la violence, & d’armes à l’iniquité. D’où il suit, continue-t-il, que les ordres distingués, qui se prétendent utiles aux autres, ne sont en effet utiles qu’à eux-mêmes aux dépens des autres. Par où jugé de la considération qui leur est due selon la justice & la raison ! Ainsi donc, M. T. C. F., l’impiété ose critiquer les intentions de celui par qui regnent les Rois : *

[*Per me reges regnant. Prov. C. 8. v. 15.] ainsi elle se plaît à empoisonner les sources de la félicité publique, en soufflant des maximes qui ne tendent qu’à produire l’anarchie, & tous les malheurs qui en sont la suite. Mais, que vous dit la religion ? Craignez Dieu : respecte le Roi....

[*Deum timete : regem honorificate. I. Pet. C. 2. v. 17. ] que tout homme soit soumis aux Puissances supérieures : car il n’y a point de Puissance qui ne vienne de Dieu ; & c’est lui qui a établi toutes celles qui sont dans le monde. Quiconque résiste donc aux Puissances, résiste à l’ordre de Dieu, ceux qui y résistent, attirent la condamnation sur eux-mêmes.*

[*Omnis anima potestatibus sublimioribus subdita sit ; non est enim potestas nisi à Deo : quae autem sunt, à Deo ordinatae sunt. Itaque, qui resistit potestati, Dei ordinationi resistit. Qui autem resistunt ipsi sibi damnationem acquirunt. Rom. C. 13. v. 1. 2.]

XXIII. Oui, M. T. C. F., dans tout ce qui est de l’ordre civil, vous devez obéir au Prince, &, à ceux qui exercent son autorité, comme à Dieu même. Les seuls intérêts de l’Etre