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sur les Perses & sur les Lacédémoniens mêmes, sont voir que les Arts peuvent s’associer avec la vertu militaire."Je demande, dit M. Rousseau, si ce n’est pas là une adresse pour rappeller ce que j’ai dit de la défaite de Xerxés, & pour me faire songer ou dénouement de la guerre du Péloponnese. Je demande à mon tour, si l’on peut, sans s’inscrire en faux contre l’Histoire, penser que les Athéniens ayent eu moins de valeur & remporté moins de victoires éclatantes que les Lacédémoniens. Pourroit-on savoir comment cet Auteur a acquis le droit de rejetter les faits historiques les mieux constates, lorsqu’ils sont contraires à son opinion ? Seroit-ce en prenant la résolution de n’avoir pas tort ? Pour moi, j’ai pris celle de ne dire aucune chose où il trouvé que j’aye raison.

J’ai dit, en parlant des Athéniens : "leur Gouvernement devenu vénal sous Periclès, prend une nouvelle face ; l’amour du plaisir étouffe leur bravoure, les fonctions les plus honorables sont avilies, l’impunité multiplie les mauvais Citoyens, les fonds destinés a la guerre sont employés à nourrir la mollesse & l’oisiveté, toutes ces causes de corruption, quel rapport ont-elles aux Sciences ?" M. Rousseau veut que ces causes ne soient que des effets de la corruption. J’avoue que différentes causes particulieres peuvent avoir une cause premiere & générale, & que sous cet aspect on peut les appeller effets ; mais il n’y a nulle raison de croire que la culture des Sciences est cette premiere cause ; puisque toutes celles que je viens de rapporter subsistent dans plusieurs Pays où les Sciences ne furent jamais cultivées. D’ailleurs