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Dans la succession des tems, l’enchaînement des causes aux effets, la végétation des plantes, l’organisation des animaux, la constante uniformité & la variété étonnante des différens phénomenes de la nature, le Physicien n’en peut méconnoître l’Auteur, le Conservateur, l’Arbitre & le Maître.

De ces réflexions le vrai Philosophie descendant à des conséquences pratiques, & rentrant en lui-même, après avoir vainement cherché dans tous les objets qui l’environnent, ce bonheur parfait après lequel il soupire sans cessé, & ne trouvant rien ici-bas qui réponde à l’immensité de ses desirs ; il sent qu’il est fait pour quelque chose de plus grand que tout ce qui est créé ; il se retourne naturellement vers son premier principe & sa derniere fin. Heureux, si docile à la grace, il apprend à ne chercher la félicité de son cœur que dans la possession de son Dieu !

SECONDE PARTIE.

Ici l’Auteur anonyme donne lui-même l’exemple de l’abus qu’on peut faire de d’érudition, & de l’ascendant qu’ont sur l’esprit les préjugés. Il va fouiller dans les siecles les plus reculés. Il remonte à la plus haute antiquité. Il s’épuise en raisonnemens & en recherches pour trouver des suffrages qui accréditent son opinion. Il cite des témoins qui attribuent à la culture des Sciences & des Arts, la décadence des Royaumes & des Empires. Il impute aux savans & aux