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emploie pour le satisfaire sont raisonnables. Je ne me mêlerai pas de deviner les véritables motifs de cette animosité de Messieurs de Dijon. Je pourrois, sans rien accorder à mon amour-propre, sans me fier à mon jugement, penser que cette Académie qui affecte de me croire plus occupé du plaisir de critiquer, que du soin de faite une bonne critique, ne me fait ce reproche plutôt qu’à tous ceux qui ont attaqué le Citoyen de Geneve, que parce qu’elle n’a trouvé cette critique que trop bonne. Je pourrois citer en preuve de cette opinion, les suffrages de plusieurs savans, & entr’autres de l’Auteur du Mercure, mois de Juin 1752, qui dit, en annonçant mon ouvrage, pag. 171. "De toutes les critiques qu’on a faites de l’ouvrage de M. Rousseau, c’est la plus détaillée & la plus propre, par la méthode qui y est observée, à faire découvrir la vérité." Ai-je profité de cette méthode & de ces détails, pour montrer que cette vérité parle en ma saveur ? J’ai, pour prouver l’affirmative, plus de vingt lettres écrites sur mon ouvrage, qui toutes s’accordent à le reconnoître pour une critique des plus completes & des plus solides qu’on ait faites du discours de M. Rousseau. J’affoiblis encore l’expression du plus grand nombre, & de ceux de la plus grande autorité. Il n’a point échappé à ces lecteurs, que non-seulement j’ai rétorqué comme mes confédérés, toutes les preuves historiques ou de fait contre notre adversaire ; mais que j’ai employé des preuves à priori, des preuves physiques tirées de la propre constitution de l’homme, de sa nature & de celle des sciences ; preuves qui sont des démonstrations en ce genre d’écrire, & qui caractérisent particuliérement notre