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abus qu’on en fait, avec leurs effets naturels & leurs usages légitimes.

I.

Au premier article, M. Rousseau répond ; qu’il a étudié les Belles-Lettres, sans les connoître ; que dès qu’il s’est apperçu du trouble qu’elles jettoient dans son ame, il les a abandonnées.

Comment cet Auteur ne sent-il point qu’on va lui répliquer que ce n’est point les avoir abandonnées, ou au moins l’avoir fait bien tard, que de les avoir portées au degré où il y est parvenu, que c’est même les cultiver plus que jamais que de se produire sur le théâtre des Académies pour y disputer, y remporter les prix qu’elles proposent. Le personnage que joue M. Rousseau dans sa réplique, n’est donc pas plus sérieux que celui qu’il affecte dans son Discours.

Je me sers, dit-il, des Belles-Lettres pour combattre leur culture, comme les Saints Peres se servoient des Sciences mondaines contre les Payens ; si quelqu’un, ajoute-t-il, venoit pour me tuer, & que j’eusse le bonheur de me saisir de son amie, me seroit -il défendu, avant que de la jetter, de m’en servir pour le chasser de chez moi ?

Les Peres de l’Eglise se sont servis utilement des Sciences mondaines pour combattre les Payens. Donc ces Sciences