Que nos arts, nos plaisirs, nos esprits sont pitié, Qu’il ne nous reste plus que des superficies,
Des pointes, du jargon, de tristes facéties, Et qu’à forcé d’esprit & de petits talens, Dans peu nous pourrions bien n’avoir plus de bon sens.
Le Méchant, Comédie de M. Gresset.
Mais il faut avouer que ces hommes futiles, & qui ne sont tels que parce qu’ils négligent la culture des Sciences, sont beaucoup plus rares en France, que ne le croyent les nations rivales de la nôtre ; & qu’en général ils y sont peu estimés....
Sans ami, sans repos, suspect & dangereux L’homme frivole & vague est déjà malheureux.
Dit le même M. Gresset. Enfin toute l’Europe rend cette justice à la France, qu’on y voit tous les jours honorer par des récompenses éclatantes les talens utiles, nécessaires. La remarque précédente le prouve déjà ; mais quoi de plus propre à convaincre là-dessus les incrédules, que ces bienfaits du Roi répandus sur les membres les plus laborieux de l’Académie des Sciences de Paris, ces écoles publiques, ces démonstrations d’anatomie & de chirurgie fondées dans les principales villes de France ? Ces titres de noblesse donnés à des personnes distinguées dans l’art de guérir ? Est-il quelque pays dans l’univers dont le Souverain marque plus d’attention à récompenses & encourager les hommes utiles & vertueux ?
Nous avons des physiciens — nous n’avons plus de citoyens ; il y a là un peu de mauvaise humeur. Peut-il y avoir de meilleurs citoyens que des hommes qui passent leur vie, & altérent