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non plus faire mon profit, je ne vois à cela d’autre expédient que de distribuer aux pauvres le produit de ces estampes, & je crois, Mylord, qu’une fonction de charité ne peut rien avoir que l’humanité de votre cœur dédaigne. La difficulté seroit de savoir quel est ce produit, ne pouvant moi-même me rappeller le nombre & la qualité de ces estampes. Ce que c’est que ce sont toutes gravures Angloises, dont je n’avois que quelques autres avant celles-là. Pour ne pas abuser de vos bontés, Mylord, au point de vous engager dans de nouvelles recherches, je ferai une évaluation grossiere de ces gravures, & j’estime que le prix n’en pourroit gueres passer quarte ou cinq guinées. Ainsi, pour aller au plus sûr, ce sont cinq guinées sur le produit du tout que je prends la liberté de vous prier de vouloir bien distribuer aux pauvres. Vous voyez, Mylord, comment j’en use avec vous. Quoique je sois persuadé que mon importunité ne passe pas votre complaisance. Si j’avois prévu jusqu’où je serois forcé de la porter, je me serois gardé de m’oublier à ce point. Agréez, Mylord, je vous supplie, mes très-humbles excuses & mon respect.