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Ne croiroit-on pas entendre M. Rousseau dire dans sa lettre à l’Archevêque de Paris qu’on devroit lui dresser des statues pour son Émile ? Notez que cela se dit au moment où, pressé par la comparaison d’Émile & des Lettres de la Montagne, M. de M. ne fait comment s’échapper. Il se tire d’affaire par une gambade.

S’il falloir suivre pied à pied ses écarts, s’il falloit examiner les poids de ses affirmations, & analyser les singuliers raisonnemens dont il nous paye, on ne finiroit pas, & il faut finir. Au bout de tout cela, fier de s’être nommé il s’en vante. Je ne vois pas trop là de quoi se vanter. Quand une fois on a pris son parti sur certaines choses, on a peu de mérite à se nommer.

Pour vous, Monsieur, qui gardiez par ménagement pour lui l’anonyme qu’il vous reproche, nommez-vous puisqu’il le veut. Acceptez des honnêtes gens l’éloge qui vous est dû : montrez-leur le digne Avocat de la cause juste, l’historien de la vérité, l’apologiste des droits de l’opprimé, de ceux du Prince, de l’Etat & des peuples, tous attaqués par lui dans ma personne : mes défenseurs, mes protecteurs sont connus : qu’il montre à son tour son anonyme & ses partisans dans cette affaire : il en a déjà nommé deux, qu’il acheve. Il m’a fait bien du mal, il vouloit m’en faire bien davantage ; que tout le monde connoisse ses amis & les miens. Je ne veux point d’antre vengeance.

Recevez, Monsieur, mes tendres salutations.