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le Consistoire, le Magistrat, le Gouvernement, le Gouverneur, le Roi même qui me protegent sont autant de rebelles à l’autorité suprême de M. le Professeur de Montmollin.

L’anonyme demande si je ne me suis pas soumis comme Citoyen aux loix de l’Etat & aux usages ; & de l’affirmative qu’assurément on ne lui contestera pas, il conclut que je me suis soumis à une loi qui n’existe point & à un usage qui n’eut jamais lieu.

M. de M. dit à cela que cette loi existe à Geneve & que je me suis plaint moi-même qu’on l’a violée à mon préjudice. Ainsi donc la loi qui existe à Geneve & qui n’existe pas à Motiers, on la viole à Geneve pour me décréter, & on la suit à Motiers pour m’excommunier. Convenez que me voilà dans une agréable position ! C’étoit sans doute dans un de ses momens de gaîté que M. de M. fit ce raisonnement-là.

Il plaisante à-peu-près sur le même ton dans une note sur l’offre*

[*Offre dont le secret fut si bien gardé que personne n’en fut rien que quand je le publiai, & qui fut si malhonnêtement reçu qu’on ne daigna pas y faire la moindre réponse. Il fallut même que je fisse redemander à M. de M. ma déclaration qu’il s’étoit doucement appropriée.] que je voulus bien faire à la Classe, à condition qu’on me laissât en repos.*

[*Voyez la lettre du 10 Mars précédent à M. de Montmollin.] Il dit que c’est se moquer, & qu’on ne fait pas ainsi la loi à ses supérieurs.

Premiérement il se moque lui-même quand il prétend qu’offrir une satisfaction très-obséquieuse & très-raisonnable à gens qui se plaignent quoiqu’à tort, c’est leur faire la loi.

Mais la plaisanterie est d’avoir appellé Messieurs de la Classe mes supérieurs, comme si j’étois homme d’Eglise. Car qui ne