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les formules ? Laissons à M. de M. le plaisir de dire dix fois de suite : Dinazarde ma sœur, dorme-vous ?

Je n’ai point entamé la question de droit ; je me suis interdit cette matiere. Je me suis borné dans la seconde partie de cette lettre à vous prouver que M. de M. malgré le ton béat qu’il affecte, n’a point été conduit dans cette affaire par le zele de la foi, ni par son devoir, mais qu’il a selon l’usage fait servir Dieu d’instrument à ses passions. Or jugez si pour de telles fins on employe des moyens qui soient honnêtes, & dispensez-moi d’entrer dans des détails qui seroient gémir la vertu.

Dans la premiere partie de ma lettre je rapporte des faits opposés à ceux qu’avance M. de M. Il avoit eu l’art de se ménager des indices auxquels je n’ai pu répondre que par le récit fidelle de ce qui s’est passé. De ces assertions contraires de sa part & de la mienne vous conclurez que l’un des deux est un menteur, & j’avoue que cette conclusion me paroît juste.

En voulant finir ma lettre & poser sa brochure, je la feuillete encore. Les observations se présentent sans nombre & il ne faut pas toujours recommencer. Cependant comment passer ce que j’ai dans cet instant sous les yeux ? Que seront nos Ministres, se disoit-on publiquement ? Défendront-ils l’Evangile attaqué si ouvertement par ses ennemis ? C’est donc moi qui suis l’ennemi de l’Evangile, parce que je m’indigne qu’on le défigure & qu’on l’avilisse. Eh ! que ses prétendus défenseurs n’imitent-ils l’usage que j’en voudrois faire ! Que n’en prennent-ils ce qui les rendroit bons & justes, que n’en laissent-ils ce