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droite réciproques des Souverains alliés sur leur actuelle possession. Ainsi toute les demandes & prétentions possibles deviendront claires à l’avenir, & seront jugées dans la Diète, à mesure qu’elles pourront naître : ajoutez que, si l’on attaque mes droite, je dois les soutenir par la même voie. Or, on ne peut les attaquer par les armes, un encourir le ban de la Diète. Ce n’est donc pas non plus par les armes que j’ai besoin de les défendre ; on doit dire la même chose des injures, des torts, des réparations, & de tous les différends imprévus qui peuvent s’élever entre deux Souverains ; & le même pouvoir qui doit défendre leurs droits, doit aussi redresser leurs griefs.

Quant au dernier Article, la solution saute aux yeux. On voit d’abord que n’ayant plus

d’aggresseur à craindre, on n’a plus besoin de traité défensif, & que comme on n’en sauroit faire de plus solide & de plus sûr que celui de la grande confédération, tout autre seroit inutile, illégitime, & par conséquent nul.

Il n’est donc pas possible que la confédération une fois établie, puisse laisser aucune semence de guerre entre les confédérés, & que l’objet de la Paix perpétuelle ne soit exactement rempli par l’exécution du systême proposé.

Il nous reste maintenant à examiner l’autre question qui regarde l’avantage des parties contractantes ; car on sent bien que vainement feroit-on parler l’intérêt publie au préjudice de l’intérêt particulier. Prouver que la paix est en général préférable à la guerre, c’est ne rien dire à celui qui croit avoir des raisons de préférer la guerre à la paix ; & lui montrer