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Rousseau, & de m’étendre un peu sur l’injustice qu’on me fait ; & qui peut m’être très-préjudiciable. Je lui en demande la permission. Je ne peux mieux m’adresser en parlant des injustices des hommes, qu’à celui qui les connoît si bien.

LETTRE À M. DE VOLTAIRE, En réponse au Billet précédent.

Paris le 20 Septembre 1755.

En arrivant, Monsieur, de la campagne où j’ai passé cinq ou six jours, je trouve votre billet qui me tire d’une grande perplexité : car ayant communiqué à M. de Gauffecourt, notre ami commun, votre lettre & ma réponse j’apprends à l’instant qu’il les a lui-même communiquées à d’autres, & qu’elles sont tombées entre les mains de quelqu’un qui travaille à me réfuter, & qui se propose, dit-on, de les inférer à la fin de sa critique. M.

Bouchaud aggrégé en droit, qui vient de m’apprendre cela, n’a pas voulu m’en dire davantage ; de sorte que je suis hors d’état de prévenir les suites d’une indiscrétion que, vu le contenu de votre lettre, je n’avois eue que pour une bonne fin. Heureusement, Monsieur, je vois par votre projet que le mal est moins grand que je n’avois craint. En approuvant une publication qui me fait honneur & qui peut vous être utile, il me reste une excuse à vous faire sur ce