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À M. DE VOLTAIRE.

putes que j’aurai ſoutenues la ſeule où mon intérêt ne ſera pas oublié.

Je ſuis avec respect, Monſieur.




RÉPONSE

DE MONSIEUR

DE VOLTAIRE

À LA LETTRE PRÉCÉDENTE.


Aux Délices 12 Septembre 1756.


Mon cher Philoſophe, nous pouvons vous & moi, dans les intervalles de nos maux, raiſonner en vers & en proſe. Mais dans le moment préſent, vous me pardonnerez de laiſſer là toutes ces diſcussions philoſophiques qui ne ſont que des amuſemens. Votre lettre est très-belle, mais j’ai chez moi une de mes nieces qui depuis trois ſemaines eſt dans un aſſez grand danger : je suis garde-malade & très-malade moi-même. J’attendrai que je me porte mieux & que ma niece ſoit guérie, pour oſer penſer avec vous [1]. M. Tronchin m’a dit que vous viendriez enfin dans votre patrie. M. d’Alembert vous dira quelle vie philoſophique on mene dans ma petite retraite. Elle mériteroit le nom qu’elle porte, ſi elle pouvoit vous poſſéder

  1. (*) Il ne m’a plus écrit depuis ce tems-là.