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portai les écrits de J. J. autant que j’en pus faire le discernement parmi les recueils frauduleux publies sous son nom. J’avois senti des ma premiere lecture que ces écrits marchoient dans un certain ordre qu’il faloit trouver pour suivre la chaîne de leur contenu. J’avois cru voir que cet ordre étoit rétrograde à celui de leur publication, & que l’Auteur remontant de principes en principes n’avoit atteint les premiers que dans ses derniers écrits. Il faloit donc pour marcher par synthèse commencer par ceux-ci, & c’est ce que je fis en m’attachant d’abord à l’Emile par lequel il a fini, les deux autres écrits qu’il a publies depuis ne faisant plus partie de son système, & n’étant destines qu’a la défense personnelle de sa patrie & de son honneur.

Rousseau.

Vous ne lui attribuez donc plus ces autres livres qu’on publie journellement sous son nom, & dont on a soin de farcir les recueils de ses écrits pour qu’on ne puisse plus discerner les véritables ?

Le François.

J’ai pu m’y tromper tant que j’en jugeai sur la parole d’autrui. Mais après l’avoir lu moi-même j’ai ru bientôt à quoi m’en tenir. Après avoir suivi les manœuvres de nos Messieurs, je suis surpris, à la facilite qu’ils ont de lui attribuer des livres, qu’ils ne lui en attribuent pas davantage ; car dans la disposition ou ils ont mis le public à son égard, il ne s’imprimera plus rien de si plat ou de si punissable qu’on ne s’empresse à croire être de lui si-tôt qu’ils voudront l’affirmer.