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non-seulement tous les avantages qu’ont les accuses pour leur défense sont ôtes à celui-ci : mais les accusateurs en les lui ôtant peuvent les tourner tous contre lui-même ; il est pleinement à leur discrétion ; maîtres absolus d’établir les faits comme il leur plaît sans avoir aucune contradiction à craindre, ils sont seuls juges de la validité de leurs propres pieces ; leurs témoins, certains de n’être ni confrontes, ni confondus ni punis ne craignent rien de leurs mensonges : ils sont surs en le chargeant de la protection des Grands, de l’appui des médecins, de l’approbation des gens de lettres & de la faveur publique ; ils sont surs en le descendant d’être perdus. Voila, Monsieur, pourquoi tous les témoignages portes contre lui sous les chefs de la ligue, c’est-à-dire, depuis qu’elle s’est formée n’ont aucune autorité pour moi, & s’il en est d’antérieurs, de quoi je doute, je ne les admettrai qu’après avoir bien examine s’il n’y a ni fraude ni antidate, & sûr-tout après avoir entendu les réponses de l’accuse.

Par exemple, pour juger de sa conduite à Venise, je n’irai pas consulter sottement ce qu’on en dit, & si vous voulez ce qu’on en prouve aujourd’hui, & puis m’en tenir la, mais bien ce qui a été prouve de reconnu à Venise à la cour chez les Ministres du Roi & parmi tous ceux qui ont eu connoissance de cette affaire avant le ministere du Duc de C***,

[Choiseul] avant l’ambassade de l’Abbé de B ***

[Bernis] à Venise & avant le voyage du Consul Le B***.

[Blond] à Paris. Plus ce qu’on en à pense depuis est différent de ce qu’on en pensoit alors, & mieux je rechercherai les causes d’un changement si tardif & si extraordinaire. De même pour me décider sûr ses pillages en musique, ce