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de l’Etat que je fonde l’espoir de son éternelle tranquillité ; & je remarque avec un plaisir mêlé d’étonnement & de respect, combien ils ont d’horreur pour les affreuses maximes de ces hommes sacrés & barbares dont l’Histoire fournit plus d’un exemple, & qui, pour soutenir les prétendus droits de Dieu, c’est-à-dire leurs intérêts, étoient d’autant moins avares du sang humain, qu’ils se flattoient que le leur seroit toujours respecté.

Pourrais-je oublier cette précieuse moitié de la République qui fait le bonheur de l’autre, & dont la douceur & la sagesse y maintiennent la paix & les bonnes mœurs ? Aimables & vertueuses Citoyennes, le sort de votre sexe sera toujours de gouverner le nôtre. Heureux ! quand votre chaste pouvoir exercé seulement dans l’union conjugale, ne se fait sentir que pour la gloire de l’Etat & le bonheur public. C’est ainsi que les femmes