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des Magistrats integres qui sont de votre choix ; vous n’êtes ni assez riches pour vous énerver par la mollesse & perdre dans de vaines délices le goût du vrai bonheur & des solides vertus, ni assez pauvres pour avoir besoin de plus de secours étrangers que ne vous en procure votre industrie ; & cette liberté précieuse, qu’on ne maintient chez les grandes Nations qu’avec des impôts exorbitans, ne vous coûte presque rien à conserver.

Puisse durer toujours, pour le bonheur de ses Citoyens & l’exemple des Peuples une République si sagement & si heureusement constituée !. Voilà le seul vœu qui vous reste à faire, & le seul soin qui vous reste à prendre. C’est à vous seuls désormois, non à faire votre bonheur, vos ancêtres vous en ont évité la peine, mais à le rendre durable par la sagesse d’en bien user. C’est de votre