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ses caractères n’ont songé qu’à l’état où elle trouvait de leur temps, sans prévoir celui où elle pouvait parvenir dans la suite. Il est arrivé delà que leur système s’est bientôt trouvé défectueux, et d’autant plus défectueux que l’art s’est plus perfectionné. A mesure qu’on avançait, on établissait des règles pour remédier aux inconvénients présents, et pour multiplier une expression trop bornée, qui ne pouvait suffire aux nouvelles combinaisons dont on la chargeait tous les jours. E. Sauveur, n’ayant eu en vue que quelques propriétés des sons, et surtout, la pratique du chant qui était en usage de leur temps, ils se sont contentés de faire, par rapport à cela, des systèmes de musique que d’autres ont peu à peu changés à mesure que le goût de la musique changeait. Or il n’est pas possible qu’un système, fût-il d’ailleurs le meilleur du monde dans son origine, ne se charge à la fin d’embarras et de difficultés par les changements qu’on y fait et les chevilles qu’on y ajoute, et cela ne saurait jamais faire qu’un tout fort embrouillé et fort mal assorti.

C’est le cas de la méthode que nous pratiquons aujourd’hui dans la musique, en exceptant, cependant, la simplicité du principe qui ne s’y est jamais rencontrée. Comme le fondement en est absolument mauvais, on ne l’a pas proprement gâté, on n’a fait que le rendre pire, par les additions qu’on a été contraint d’y faire.

Il n’est pas aisé de savoir précisément en quel