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tel nombre juste de vibrations pendant un temps, ou une mesure d’un mouvement de telle espèce. Un seul chiffre mis au commencement d’un air aurait exprimé tout cela et par son moyen on aurait pu déterminer le mouvement avec autant de précision que l’auteur même. Le pendule n’aurait été nécessaire que pour prendre une fois l’idée de chaque mouvement : après quoi, cette idée étant réveillée dans d’autres airs par les mêmes chiffres qui l’auraient fait naître, et par les airs mêmes qu’on y aurait déjà chantés, une habitude assurée, acquise par une pratique aussi exacte aurait bientôt tenu lieu de règle, et rendu le pendule inutile.

Mais ces avantages mêmes qui devenaient de vrais inconvénients par la facilité qu’ils auraient donnée aux commençants de se passer de maîtres et de se former le goût par eux-mêmes, ont, peut-être, été cause que le projet n’a point été admis dans la pratique  ; il semble que si l’on proposait de rendre l’art plus difficile, il y aurait des raisons pour être plutôt écouté.

Quoiqu’il en soit, en attendant que l’approbation du public me mettre en droit de m’étendre davantage sur les moyens qu’il y aurait à prendre pour faciliter l’intelligence des mouvements de même que celle de bien d’autres parties de la musique sur lesquelles j’ai des remarques à proposer, je puis me borner ici aux expressions de la méthode ordinaire, qui, par des mots mis au commencement de chaque air en indiquent assez bien le mouvement. Ces mots, bien choisis, doivent je crois dédommager