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LETTRES INÉDITES. 47î>

LXIX

À M. GE^ET^

Sans date.

Je vous dois, monsieur, des remei ciments que je vous aurais fait plus tôt, si Tétat où je suis me leût permis. Vous soutenez, dans la lettre savante et sans date que vous m’avez adressée, qu’il n’est pas vrai que le pays de Vaud ait jamais fait partie de la Suisse, que les conquêtes des Suisses ne sont qu’une extension de la liberté ; que cepen- dant le pays de Vaud était parfaitement libre sous ses an- ciens maîtres ; que, mettre en opposition la sujétion et la liberté, est un paradoxe qui passe la philosophie d’un bour- geois d’Estavayer ; qu’enfin les Genevois eux-mêmes et tous les Suisses sont aussi sujets que les bourgeois du pays de Vaud. Quel que soit, monsieur, mon sentiment sur tous ces points, il ne fait plus rien à la chose, sitôt que vous faites part du vôtre et de vos raisons au public. Je souscris d’avance à son jugement, et j’applaudis de bon cœur à votre érudition. Je vous remercie derechef de vouloir bien redresser Terreur où je puis être tombé, et vous supplie, monsieur, d’agréer mon respect et mes salutations.

  • Rousseau persifle dans cette lettre celui à qui elle est adressée. M. Genêt,

simple bourgeois d’Estavayer (petite ville du canton de Fribourg), avait, dans une le’tre adressée à Rousseau, fait preuve d’autant d’ignorance his- torique que de mauvais vouloir envers ce dernier. [Note de f Éditeur.)