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450 LETTRES INÉDITES.

À l’égard de votre cheval, M. Manoury n’a pas voulu me dire une adresse d’auberge, désirant qu’il fasse ordi- naire avec le sien. Cependant si vous pouviez le loger à Gisors, vous me feriez plaisir, et pour cause, espérant qult m’accordera la permission de le défrayer. Je remets à ce temps-là de causer plus au long de beaucoup de choses.

Mais ce qu’il ne faut pas remettre d’un seul moment si vous pouvez, c’est de me donner des nouvelles de madame de Verdelin : car quoiqu’il paraisse par votre lettre qu’elle éitait mieux quand vous avez écrit, ce mieux, après l’a- larme que vous m’avez donnée, demande la plus prompte confirmation, et je ne serai pas tranquille que vous ne m’ayez tout à lait rassuré.

Je lui ai écrit il y a trois ou quatre jours ; je serais bien aise aussi d’apprendre que ma lettre lui est parvenue en son temps.

J’attends avec impatience les nouvelles que vous m’an- noncez du retour du pauvre Gay. Voilà une terrible le- çon qui doit à jamais le rendre sage. J’ai trouvé les feuilles du dictionnaire’ pleines de fautes énormes ; j’en ai marqué quelques-unes quand une plume s’est trouvée sous ma main en le parcourant. Il ne m’est pas possible de les relire pour courir derechef après les autres fautes : mon dégoût pour la lecture augmente journellement au point d’être absolument invincible, surtout pour mes propres écrits. Mettez-vous à ma place, cher ami, et jugez des ter- ribles idées que cette lettre me rappelle. Il faudra ce- pendant absolument que je lise la préface de ce dictionnaire, et, quoi que Gay m’ait marqué dans sa lettre, je n’y en ai

  • Le Dictionnaire de musique. [Note de l’ Éditent’. )