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LETTRES INÉDITES. U9

LII

AU MÊME.

Ce 29 juiUet 1707.

J’ai reçu, cher Coindel, votre envoi et votre lettre du 25. Je ne vous avais pas demandé de m’envoyer l’argent des billets, même avant le payement ; au contraire, je vous avais marqué que cela ne pressait point. J’aime à profiter des soins de votre amitié, mais je n’aime pas qu’ils soient onéreux ? ni à vous ni à vos amis.

Vous ne m’avez pas envoyé la note de vos déboursés que vous m’avez promise, et j’ai peine à concevoir que, même en recourant à M. de La Roche, vous ayez eu de l’argent à moi suffisamment pour cela. — Je vous crois trop mon ami pour prendre le bon marché dans votre poche ni dans celle d’autrui.

Quand vous pourrez et voudrez me venir voir, vous me ferez le plus grand plaisir, mais dans la circonstance où je me trouve, je ne suis pas fâché que vous différiez encore de quelque temps, soit à cause que vous pourriez voir ici des contenances qui vous déplairaient par rapport à moi, soit parce qu’il est bon que nous voyions un peu comment les choses i^etournent, après le retour de son A. A., pour ciMiférer ensemble avec plus de connaissance sur ce qui regarde ma situation.

Je remarque qu*il y a, vers la fin du mois prochain, trois fêtes de suite, vous pourriez en profiter afin que nous passassions un peu plus de temps ensemble que s’il n y en avait que deux.