Page:Rousseau - Œuvres et correspondance inédites éd. Streckeisen-Moultou.djvu/472

Cette page n’a pas encore été corrigée

446 LETTRES INÉDITES.

prenions pour des cervelas. Comme je ne mange point de ces drogues-là, j’en ai fait part à M. et madame Manoury,

J’ai reçu des nouvelles de M. du Peyron ; je ne lui écris pas aujourd’hui, parce que, selon ses arrangements, ma lettre le trouverait déjà parti.

Je pense comme vous qu’il ne faut pas se tourmenter pour des choses qui peuvent être imaginaires ou non. Je ne vois pas, en cette occasion, comment votre crédit pourrait m’étre utile, et quand je vous ai parlé des désagréments que je trouve ici contre Tintention du maître, c’était pour m’épancher avec vous et non pour implorer votre assis- tance dont loflre est toutefois une obligation de plus que je vous ai.

Je n’ai reçu aucune lettre de madame de Verdelin. Je ne doute pas qu’elle ne pense comme vous sur ce chapitre. Depuis qu’il est établi que je suis fou, il est tout simple que les malheurs qui m’arrivent ne soient que des visions.

Je n’ai point ouï parler du général Conways, mais soyez certain qu’il ne m’a pas perdu de vue et qu’il sait où je suis tout aussi parfaitement que vous. Voilà une pension qui circule terriblement dans le monde avant d’arriver à

moi^

Vous voilà faisant bien le modeste, pour un chevalier de Malte, sur les généalogies et sur M. d’Hozier. Parmi tous mes ancêtres illustres, comme il y a eu par-ci par-là, quel- ques mésalliances qui ont altéré le pur sang des Renou, je serais fort embarrassé de faire comme vous, mes preuves ; ainsi c’est à moi d’avoir pour vous du respect ; et lorsque

  • C’est cette pension, offerte par le roi d’Angleterre, que Rousseau ac-

cepta d’abord, puis refusa presque immédiatement après, lors de sa brouille avec David Hume. (Sote de VÉditmr,)