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LETTRES irsÉDITES. 419

pas à votre papa, parce que ma lettre risquerait encore plus que celle-ci d’être interceptée ; mais je Tembrasse, et vous aussi.

XXXI .

À M. VERTIES^

24 février 1765.

J’avais tâché, monsieur, de vous marquer clairement ma pensée sans employer de termes offensants ; mais vous voulez que je m’explique, je m’expliquerai donc.

À rinstantque je reçus le libelle, je vous en reconnus pour l’auteur. Mille raisons me confirmèrent dans ce sentiment ; une seule y aurait paru contraire, et vous l’avez détruite. Les rapports de cette pièce avec les discours, que vous venez de tenir publiquement dans Genève, achevèrent de me convaincre ; en faisant de cet écrit l’usage qui me parut convenable et en vous l’attribuant, je dis sur quoi je fon- dais celte assertion, et j’eus soin de le faire dépendre de votre propre déclaration.

En recevant cette déclaration, je fus frappé de voir que, traitant sans détour cette pièce d’infâme libelle, vous en

  • Voyez, dans le Mémoire relatif à la dispute qui s’éle\a entre M. Vernes

et Rousseau, la lettre que celui-ci écrit à la même date ; on peut la consi- dérer comme 1« résultat des changements que l’auleur fit subir à cette lettre-ci, qui n’aurait été, par conséquent, qu’un premier jet de sa pensée ; c’est ce que prou\ent encore les correclions et les ratures innombrables qui en rendent le manuscrit presque illisible. La différence des deux ré- dactions est tellement complète, que nous n’bésitons pas à donner la lettre qu’on va lire comme inédile, en faisant remarquer à quel point Rousseau pouvait remanier ses compositions pour les transformer aussi complètement qu’il l’a lait ici. (Note de VÉditem.)