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i.Ô LETTRES liNÊDITES.

pardonna* l’inquiétude où me tient son silence et la liberté que je prends de vous deaianderde ses nouvelles. Je lui ai écrit à l’abbaye de Pant^o^m, où elle me marquait qu’elle était logée ; elle ne m’a point répondu^ et Vexactitude que jeluiaMfmais m^rn^t efi peioe sur sa santé, sachant sur- tout combien elle a eu depuis longtemps de chagrins de tous genres, très-capables de Taltérer. Un mot d’un de vos gens ^rffitv madame, pour me tranquilliser, pourvu qu’il ait soin d’affranchir sa lettre jusqu’à Pontarlîer ; car il ne m’en parvient point sans cela.

Je n’ajouterai rien de plus, madame ; vous connaissez trop bien le sentiment qui m’a mis la plume à la main pour ne pas excuser Fimportunité qu’il vous cause. Dai- gnez, je vous en supplie, agréer mon respect.

XXV

À M. WATELET.

Notiers, 18 novembre 1764.

J’apprends, monsieur, avec joie, qu’arrivant de Rome, vous daignez penser à moi. Je ne crains plus de perdre dans votre mémoire une place qui m’est chère, puisque les grands objets qui viennent de vous frapper n’ont pu me l’ôter. J’ai voulu cent fois vous écrire à Rome, mais, tout au contraire de ce que dit la philosophie, je me sens toujours libre de vouloir et jamais de faire ma volonté. En croyant m’affranchir de toute dépendance particulière, je m’en suis imposé, sans y songer, une ittille fois plus rude, qui est celle du public. Je n’ai pas un montent pour être à moi ni aux autres ; je ne suis toujours qu’à la triste néces-