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LETTRES INÉDITES. , 597

autres réfulalions qui m’ont élé envoyées avant la vôtre et aux mêmes conditions ; comme la justice ne me permet pas d’intervertir Tordre de réception et que le triste état de ma santé me laisse peu de temps à donner à la lecture, si ja- mais je puis remplir cette grande tache, quand votre tour sera venu, je vous dirai volontiers, puisque vous le désirez, mon sentiment sur votre écrit. En attendant, recevez, monsieur, mes remercîments et les assurances de mon respect.

P. S. — Je vois, monsieur, en relisant votre lettre, que vous parlez, je ne sais pourquoi, de me ramener au chris- tianisme, dont je ne suis point sorti. Je voudrais bien, moi, que quelqu’un entreprît d’y ramener la plupart des mi- nistres, qui s’en écartent furieusement.

XVIII

À M. LE PRINCE DE WIRTEMBERG.

Uotieis, le 11 mars 1763.

Ma jeune amie est beaucoup mieux, contre toute attente. Cela fait que je ne vous envoie pas le Mémoire pour M. Tis- sot ; car je me fais un très-grand scrupule d’achever de l’ac- cabler sans la plus absolue nécessité ; d’ailleurs, vous ne m’avez rien répondu sur cet article, et ce silence m’a rendu craintif.

Homme cher et malheureux, me dites-vous. Non, s’il est vrai que je vous suis cher, je ne suis plus si malheureux. Je vous remercie, pour vous et pour moi, des nobles soins que vous avez daigné prendre. Voilà, prince, des plaisirs