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374 LETTRES INÉDITES.

soigner en revenant, mais je crains fort d’être demain re- tenu dans mon lit, et je sens que j’aurai besoin de toute ma philosophie pour y rester patiemment *.

II

À M. COmDET.

Dimanche, 27 Juin 1756.

Je vous attendais, monsieur, et votre compagnie, quand j’ai reçu votre lettre. Tous mes compatriotes, et vous en particulier, serez toujours les bienvenus chez^moi. Je suis un peu plus réservé avec les autres gens de mérite, que j’aimerais si je les connaissais, mais que je ne connais psis encore et que par coaséquent je ne connaîtrai jamais. Par- donnez cette réserve à un homme qui cherche une solitude où il puisse disposer librement du peu de temps qui lui reste. C’est un bien dont je sens le prix, et pour les autres,

  • L’autographe de cette lettre, un duplicata selon toute apparence, avait

été conservé par Rousseau, qui plus tard l’avait déchiré en deux. Les deux morceaux de cette lettre, que nous possédons, se trouwnt, du rev«re, rena* plis de notes et de pensées jetées au hasard sur le papier. No\is, avons choisi les plus dignes de remarque pour les transcrire ici.

a II est bien triste que la vérité n’approche jamais, des princ^, iQêroe dans les bagatelles. ».

« La vertu du peuple est plus forte- que le fer et le feu, et je ^n’éi jamais vu succomber celui qui s’est appuyé sur elle. »

« ......Tandis que la moitié de nos peuples célèbrent votre gloire, des

millions de vos sujets meurent de faim. La famine ne saurait approcher du trône, mais la peste en est une suite naturelle, et les rois n’en sont pas exempts. » (Note de V Éditeur.)