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252 FRAGMENTS

sait que donner le fouet, un mauvais ministre ne sait que faire pendre ou mettre en prison. Ainsi nos politiques, qui ne croient faisables que les petites choses qu’ils font, n’au- ront garde d’adopter ces maximes, et c est tant mieux pour nous, car, s’ils admettaient l’utilité des récompenses, ils n’imagineraient qu’argent, pensions, gratifications ; ils établiraient de nouveaux impôts dont ils distribueraient quelques petites portions à cette troupe d’esclaves et de coquins qui les environne, et mettraient le reste dans leur bourse. Voilà ce que le peuple gagnerait à cela *.

  • Les fragments sur les lois ont élé dictés presqu’en entier par Rousseau

à Thérèse le Vasseur. L’ori hograplie de cette femme est assez originale pour qu’on puisse en donner au lecteur le spécimen suivant. C’est le dernier paragraphe de ces fragments qu’elle écrivait ainsi : « Voilast le prinsipe sur le quelle ille fost geugest de se que peuve les loix nons seulemans pour et pouTantes le visse mais ossy pour ancouragest la vertus, ie say que le pre- mier pris des bone saquesions (bonnes actions] est le plessire de les a voire faite mais les home ne ccnesse" se plessire quaprès la voire goûtés et ille leur fost des motife pleus sansible pour leur done&t la première habiteude àe bien faire sest motife sons les récompanse bien choisist et ancore mieux distribeuest sans coy louens (loin") donorest la verteux elle ne faûrest que quesites (qu’exciter) lipocrissie et norist lavarisse se choix et sette distri- beusions sons le che dçuvre .deu ligislateure heun movest presepteur ne say que donere le foy heun movest minbtre ne say que faire pandre ou meire an prissons insy nos politique qui ne croist fesable que les petite chosse quille fons norons garde da doptere sest maquesime et sest tans mieux pour nous car si le satemetes (s ils admettaient) leutilité des récom- panse ille nimaginerest quargens pansions gratificassions ille setablirest viste de nouvost impost dons ille distribeuresl quelque petite porsions a sest (cette) troupe d’esclave et de coquins qui les anvlrone et meterest le reste dans leur bourse voilast se que le peuple gangnerest à selast. »

(Note de VÉdUeur.)