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FRAGMENTS

DES INSTITUTIONS POLITIQUES

DES CONDITIONS DU BONHRIIR D’UN PEUPLE

Si Ton demande quel peuple a* été’ jamais le plus heu*- reux, je ne suis pas assez savant pour résoudre cette ques- tion dans le fait, mais je tenterai d’établir des principes certains pour la résoudre ; si je réussis, je pourrais croire être entré dans \os vues et ne m ’être pas écarté du boni Où est rhomme heureux ? S’il existe, qui le fait ? Le bon^ heur n’est pas le plaisir, il ne consiste pas dans une modi* lication passagère de l’âme, mais dans un sentiment per- manent et tout intéiieur dont nul ne peut juger que celui» qui l’éprouve. Nul ne peut’ donc décider avec certitude qu’un autre est heureux ni par conséquent établir dfes signes certains du bonheur des individus, mais il n’en- est pas de même des sociétés politiques, leurs biens, leurs maux sont tous apparents et visibles, leur sentiment inlé-